La recette est connue mais elle est complexe, parce que les conditions sont nombreuses. Paradoxalement, et malgré la force du franc, l’industrie suisse, en particulier vaudoise, a su tirer son épingle du jeu : nos relations fragiles avec l’Europe ont obligé nos entreprises à s’ouvrir à d’autres marchés, élargissant et diversifiant ainsi leurs relations commerciales. Parallèlement, les accords bilatéraux progressivement conclus avec l’Union européenne ont permis aux entreprises exportatrices de construire de fortes relations commerciales avec nos pays voisins, tout en facilitant et en élargissant leur accès à une main d’œuvre qualifiée. Notre situation au centre du continent européen, la stabilité de notre système politique et juridique, de même que l’attractivité de notre régime fiscal ont également accru l’intérêt d’entreprises étrangères cherchant à s’implanter en Europe. Plus déterminante encore est la présence de Hautes Écoles à renommée internationale, lesquelles donne à la Suisse et au Canton de Vaud un atout considérable, peut-être le plus précieux : la création de talents et d’idées nouvelles.
Les indicateurs et les résultats positifs de la promotion économique 2021 attestent une fois encore du succès et de la résistance de notre tissu économique industriel diversifié.
Néanmoins l’équilibre de ce qui fait ce succès est fragile : plusieurs éléments sont aujourd’hui remis en cause, à commencer par nos relations avec l’Europe et la capacité de nos hautes écoles à rester compétitives face à leurs concurrentes européennes après avoir perdu toute chance de coordonner de prestigieux programmes de recherche européens. Il est ici question d’une possible érosion de leur attractivité qui, par effet d’entraînement, affectera également celle de notre place économique. S’ajoutent à cela les enjeux pressants de durabilité, les difficultés d’approvisionnement en matières premières et la raréfaction de la main-d’œuvre qualifiée. L’ensemble de ces facteurs crée un climat à la fois d’urgence et d’incertitude pesant pour l’économie, au point de potentiellement la ralentir. Dans ce contexte, les pouvoirs publics doivent être vigilants et veiller à adapter à bon escient les conditions-cadres nécessaires à une économie concurrentielle.
A l’orée d’une nouvelle législature, le service de la promotion de l’économie et de l’innovation entend mettre les bouchées doubles pour anticiper au mieux et proposer des projets ambitieux dont la portée sera de maintenir, au mieux de renforcer l’attractivité, la durabilité et la compétitivité de notre économie, par un travail accru au profit de la diversification d’une industrie durablement productive et innovante.